Aller au contenu

Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
315
LE PRINCE VIRGULE.

— … À la façon de Gribouille se jetant à l’eau de peur d’être mouillé… ; se réfugier parmi les policemen, de crainte d’être arrêtés.

— Justement. On ne songera pas à nous chercher là… Enfin, c’est la seule chance à tenter.

Ce dernier argument décida Prince.

— Bon. J’ai toujours mon revolver.

— Et vous en userez comme bon vous semblera, acheva le fils de Dilevnor, si mon idée est reconnue mauvaise à l’usage.

— Allons donc !

— En route !

Et tous trois, quittant le salon, descendirent sans bruit l’escalier de l’hôtel des Montagnes-Neigeuses,

Le vestibule était désert ; le laquais galonné, chargé de renseigner les voyageurs, dormait majestueusement dans le bureau…

Dodekhan regarda dans la rue.

— Orsato n’est pas encore de retour.

— Qu’est-ce que cela fait ?

— Cela nous sert. Un seul ennemi à écarter de notre chemin.

— Quel ennemi ?

— Le vieux policier Manny, qui monte la garde devant la porte du magasin d’habillement.

C’était vrai.

Le policeman, placé là par Josué Soda lors de son départ, n’avait pas bougé.

À sa vue, Laura eut un geste de désespoir.

— Mais cet homme va tout faire manquer ?

— Il ferait, si je n’avais prévu le cas, répliqua paisiblement, l’ex-captif d’Aousa. Et vous allez comprendre de suite.

— J’écoute.

— Les horse-policemen attendent des recrues.

— Je l’ai entendu dire.

— Très bien. Ces recrues arrivent de divers endroits, par deux, trois, dix… enfin, par groupes.

— Cela est probable.

— Dites certain, miss. Eh bien, M. Albert et moi, allons nous présenter à Manny comme des recrues. Nous entrons au magasin avec lui. Vous, miss, qui guetterez d’ici, vous traverserez aussitôt la rue et vous glisserez dans le dit magasin, en vous cachant du bonhomme.