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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/442

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LE PRINCE VIRGULE.

Mais elle resta saisie. Elle était seule à présent dans la petite salle, dont la porte avait été refermée avec soin.

Elle eut un sourire ironique.

— Ah ! cette petite Mona ! Elle paresse-aime. Dans le proche-salon-assise, sans doute, où mon opinion-attendant.

Et avec l’intention de gourmander quelque peu la jeune fille, elle alla à la porte et tourna le bouton.

La porte ne s’ouvrit pas.

Lisbe tourna plus fort, poussa le panneau de bois.

Efforts inutiles, le battant demeura immobile dans son encadrement, et l’institutrice, vaguement inquiète, s’étant penchée vers la serrure, constata qu’elle était enfermée à double tour.

Qu’est-ce que cela voulait dire ?

Avait-on voulu la séparer de son élève ?

Prise de peur, elle appela, frappa. Rien ne répondit. Alors Lisbe s’affola, se répandit en cris de plus en plus rauques, jusqu’au moment où, hors d’haleine, la voix faussée, une sueur froide inondant sa face, elle se laissa tomber sur un siège en gémissant :

— Je suis morte !

Pas un instant il ne lui vint à l’esprit qu’elle était tout simplement victime d’un plan machiavélique ourdi par son élève.

En effet, tandis que l’Allemande s’absorbait dans l’examen des icônes, Mona, entraînant la servante du pope, était sortie sur la pointe des pieds. Sans bruit, elle avait repoussé la porte, donné un tour de clé, et, surcroît, de précaution, prouvant le sang-froid, compagnon ordinaire de la préméditation, l’espiègle Mona fixa minutieusement un verrou.

Lisbe était dorénavant prisonnière. Elle ne sortirait du réduit du pope que lorsqu’il la délivrerait.