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Page:Jacob - Le Laboratoire central, 1921.djvu/49

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Les autels sont parés de fleurs vraiment étranges
Leurs parfums attiraient le sourire des anges,
Des Sylphes, des esprits blottis dans la forêt
Autour des murs carrés de la communauté.
Or voici qu’un matin quand l’Aurore saignante
Fit la nuée plus pure et plus fraîche la plante
La forêt où la vigne au cèdre s’unissait,
Parut avoir la teigne. Un nègre paraissait
Puis deux, puis cent, puis mille et l’herbe en était teinte
Et le Saint qui pouvait dompter les animaux
Ne put rien sur ces gens qui furent ses bourreaux.
La tête du couvent roula dans l’herbe verte
Et des moines détruits la place fut déserte
Sans que rien dans l’azur ne frémît de la mort.

C’est ainsi que vêtu d’innocence et d’amour
J’avançais en traçant mon travail chaque jour
Priant Dieu et croyant à la beauté des choses
Mais le rire cruel, les soucis qu’on m’impose
L’argent et l’opinion, la bêtise d’autrui
Ont fait de moi le dur bourgeois qui signe ici.