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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/217

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fonctionnaires communistes bien payés et bien logés, alors qu’à Moscou le peuple s’entasse à dix personnes dans une cave, ne fait qu’aggraver cette misère.

Les salaires n’ayant pas été payés de plusieurs mois, les prix rendent inaccessibles aux travailleurs les objets les plus indispensables. Des grèves éclatent. Trotzky en rend responsable Staline qui peuple les bureaux de ses créatures sans se soucier de leur compétence et ne leur demande que de servir ses propres ambitions. C’est le premier épisode d’une lutte qui va durer six années. Le triumvirat (les Russes disent la troïka) du Politbureau : Staline, Zinoviev, Kamenev, est résolu à écarter Trotzky. Si l’exécution doit être longue à venir, c’est que Staline n’ignore pas qu’il ne peut exiler comme un simple chef de service le vainqueur d’octobre 1917.

Après le congrès de 1924 (le 13e !), destiné à l’unification du parti bolchevik, la politique d’épuration chère à Staline reprend de plus belle. Tous les « camarades » qui ne s’inclinent pas servilement devant lui sont exclus du parti, rejetés dans la misérable plèbe qui compte vingt millions de sans-travail.

Les soulèvements sont noyés dans le sang. L’oppression policière grandit dans tout le pays.