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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/218

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La querelle Trotzky-Staline se poursuit, curieusement observée par les hommes au pouvoir. Trotzky n’a ni la ruse ni la finesse de son adversaire. Son dogme de la « révolution permanente » apparaît comme très dangereux au clan des bolcheviks désormais nantis. Il n’est plus qu’un agitateur d’extrême-gauche dans un pays où on ne tolère qu’un opportunisme étroit. À partir de 1926, il est déconsidéré par ses relations suspectes, par les hommes tarés qui composent son groupe. Staline, en falsifiant des documents, finit même par lui dénier son rôle dans le coup d’État et dans la guerre civile pour se décerner à lui-même une auréole de grand général. Trotzky tente et manque un coup de main en novembre 1927, au dixième anniversaire de la Révolution. Exilé enfin en 1928, il se retire en Turquie l’année suivante. Staline triomphe.

Pour assurer son prestige, il se flatte de soulever la Chine. Mais les coups d’État militaires de Shanghaï, de Pékin, de Canton et de Nankin infligent à sa politique le plus brutal démenti. Il a simplement poussé à mort des centaines d’ouvriers chinois. N’importe quel autre chef de gouvernement européen verrait son prestige sérieusement compromis par un tel échec. Mais Staline s’est assuré, avec l’obéissance aveugle de