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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/291

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Une campagne électorale devient un opéra wagnérien et fabuleux.

Ces chants, sur un rythme lent et tragique, sont d’ailleurs assez beaux, quelquefois. Ils mêlent le romantisme du myosotis et de la fontaine au rude orgueil des temps nouveaux :

Ô jeune fille brune — pourquoi donc tant pleurer ? Un jeune officier du bataillon de Hitler — m’a volé mon cœur.

Marchait un régiment de l’Oberland, — un régiment à cheval, un régiment à pied

Ou encore la chanson aux morts du 9 novembre :

À Munich, plusieurs sont tombés, — à Munich ils étaient plusieurs, — c’est devant la Felderrenhalle — que les balles les ont frappés

Puis ce sont les hymnes les plus fameux de la nouvelle Allemagne :

Le montagnard descend vers la plaine, le paysan détache de la charrue ses rudes poings, la jeunesse refuse l’esclavage des canailles ; et des Alpes jusqu’à la mer, résonne dans les tempêtes allemandes le chant qui fait trembler Juda : les chaînes se rompent, et le mois de mai nous sourit. Relève-toi, Allemagne ! À toi la liberté !

Et le chant qui célèbre Horst Wessel et « les camarades, tués par le Front Rouge et par la Réaction, qui marchent en esprit dans nos