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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/511

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OLD
OND
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fort riche, d’une matière inconnue et qui ressemblait au vermeil. Le comte, se doutant de quelque chose, ne voulut pas boire et renversa ce qui était dans le cornet sur la croupe de son cheval. La force de ce breuvage emporta tout le poil aux endroits qu’il avait touchés. Le comte frémit ; mais il garda le cornet, qui subsiste encore, dit-on, et que plusieurs se sont vantés d’avoir vu. On le trouve représenté dans plusieurs hôtelleries : c’est un grand cornet recourbé, comme un cornet à bouquin, et chargé d’ornements bizarres. »

Old Gentleman. Le peuple en Angleterre appelle le diable le vieux gentleman.

Olive (Robert), sorcier qui fut brûlé à Falaise en 1556. On établit à son procès que le diable le transportait d’un lieu à un autre ; que ce diable s’appelait Chrysopole, et que c’était à l’instigation dudit Chrysopole que Robert Olive tuait les petits enfants et les jetait au feu[1].

Olivier, démon invoqué comme prince des archanges dans les litanies du sabbat.

Ololygmancie, divination tirée du hurlement des chiens. Dans la guerre de Messénie, le roi Aristodème apprit que les chiens hurlaient comme des loups, et que du chiendent avait poussé autour d’un autel. Désespérant du succès, d’après cet indice et d’autres encore (Voy. Ophioneus), quoiqu’il eût déjà immolé sa fille pour apaiser les dieux, il se tua sur la foi des devins, qui virent dans ces signes de sinistres présages.

Olys, talisman que les prêtres de Madagascar donnent aux peuples pour les préserver de plusieurs malheurs, et notamment pour enchaîner la puissance du diable.

Ombre. Dans le système de la mythologie païenne, ce qu’on nommait ombre n’appartenait ni au corps ni à l’âme, mais à un état mitoyen. C’était cette ombre qui descendait aux enfers. On croyait que les animaux voyaient les ombres des morts. Aujourd’hui même, dans les montagnes d’Écosse, lorsqu’un animal tressaille subitement, sans aucune cause apparente, le peuple attribue ce mouvement à l’apparition d’un fantôme.

En Bretagne, les portes des maisons ne se ferment qu’aux approches de la tempête. Des feux follets, des sifflements l’annoncent. Quand on entendait ce murmure éloigné qui précède l’orage, les anciens s’écriaient : — Fermons les portes, écoutez les criériens ; le tourbillon les suit. Ces criériens sont les ombres, les ossements des naufragés qui demandent la sépulture, désespérés d’être depuis leur mort ballottés par les éléments[2] On dit encore que celui qui vend son âme au diable n’a plus d’ombre au soleil ; cette tradition, très-répandue en Allemagne, est le fondement de plusieurs légendes. Voy. Revenants.

Ombriel, génie vieux et rechigné, à l’aile pesante, à l’air refrogné. Il joue un rôle dans la Boucle de cheveux enlevée de Pope.

Omestès, surnom de Bacchus, considéré comme chef des ogres ou loups-garous qui mangent la chair fraîche.

Omomancie, divination par les épaules chez les rabbins. Les Arabes devinent par les épaules du mouton, lesquelles, au moyen de certains points dont elles sont marquées, représentent diverses figures de géomancie.

Omphalomancie, divination par le nombril. Les sages-femmes, par les nœuds inhérents au nombril de l’enfant premier-né, devinaient combien la mère en aurait encore après celui-là.

Omphalophysiques, fanatiques de Bulgarie que l’on trouve du onzième au quatorzième siècle, et qui, par une singulière illusion, croyaient voir la lumière du Thabor à leur nombril.

On, mot magique, comme tétragrammaton, dont on se sert dans les formules de conjurations.

Ondins ou Nymphes, esprits élémentaires, composés des plus subtiles parties de l’eau qu’ils habitent. Les mers et les fleuves sont peuplés, disent les cabalistes, de même que le feu, l’air et la terre. Les anciens sages ont nommé Ondins

 
Ondine
Ondine
 
ou Nymphes cette espèce de peuple. Il y a peu de mâles, mais les femmes y sont en grand nombre ; leur beauté est extrême, et les filles des hommes
  1. Bodin, Démonomanie, p. 108.
  2. Cambry, Voyage dans le Finistère, t. II, p. 253.