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Page:Jacques Offenbach - Maitre Péronilla.pdf/110

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PÉRONILLA.

Ah ! la question ! mais j’y suis ! j’y nage ! j y patauge !

DEUXIÈME JUGE.

Concluez donc !

GUARDONA.

Et moi, je prends des notes !

PÉRONILLA.

Messieurs, je me résume, et je finis. Approchez-vous, mes chers enfants. (A Alvarès et Manoëla.) Approchez, et montez dans le comptoir, près de moi, que le tribunal vous voie bien. Messieurs les juges, nos bons et excellents juges ! n’est-ce pas, dites, que c’est un joli couple, que mon petit tourtereau et ma mignonne tourterelle ? N’est-ce pas, messieurs de la cour ? (A Alvarès et à Manoëla.) Commencez à pleurer. (Haut.) N’est-ce pas que ce serait un crime que de désunir ces deux petits tourtereaux ? (Bas.) Sanglotez, mes enfants ! (Haut.) Messieurs, voyez nos larmes ! n’arrachez pas ces enfants a leur beau-père ! (Tout le monde pleure et se mouche.) Messieurs, la seule issue à cette situation sans issue est cette issue : unissez, mais ne désunissez pas ! De cette façon vous donnerez gain de cause à l’amour, à la jeunesse, à la beauté. J’ai dit ! et, comme écrivait Démosthène a son ami Cicéron : Veni, vidi… puissé-je ajouter : Vichy… non : vici !… (Il retire toque et perruque.)

LÉONA.

Mon frère !

(Tout le monde applaudit et pleure.)

TOUS.

Péronilla ! vive Péronilla !

PÉRONILLA.

Oui, Péronilla, fabricant de chocolat, l’inventeur de la pastille pralinée ! pur cacao ! on peut goûter, et on rend l’argent de toute pastille qui a cessé de plaire !

TOUS.

Vive Péronilla !