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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/153

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de bleu l’intérieur de leurs idées, humaient à plein poumon l’haleine de la déesse.

LE VIEUX POÈTE

Ô camarades ! Comme le son du pipeau s’accorde au bourdonnement des lyres (ainsi le chant du coucou aux abeilles), mon cœur bat la mesure de vos cœurs. Quelle heure est-il ?



Scène III

Il est minuit. Chaque note du rossignol forme une goutte de rosée. De même que dans les bancs de soleil dansent les poussières de la terre, dans les rais bleus de la lune dansent les atomes de l’eau. Les Ombres des trois fabulistes suivent le vieux poète qui, s’étant glissé hors du taudis, par la lucarne, rampe sur le toit pour leur montrer le chemin.

LE VIEUX POÈTE

J’ai cru comprendre que c’est au-dessus de la cuisine que sa femme et lui couchent… Il y a de la lumière aux volets qu’ils ont laissés entr’ouverts. Qu’une de vos Ombres me précède et s’assure, avant de s’y glisser complètement, que c’est bien la chambre conjugale des deux fripe-sauce.