Aller au contenu

Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saires chanter en s’éloignant là-bas vers les piscines, chanter, chanter encore, inlassablement chanter au-dessus de ces chairs que laboure la souffrance.



Les piscines !


Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient coucués un grand nombre de malades, d’aveugles, de boiteux et de paralytiques ; ils attendaient le bouillonnement de l’eau. Car un ange du Seigneur descendait à certains temps dans la piscine et agitait l’eau : et celui qui y descendait le premier après l’agitation de l’eau, était guéri de son infirmité quelle qu’elle fût. (Jean, V.)


Ils sont là qui souhaitent cette eau bienfaisante, comme la souhaitèrent les Hébreux dans le désert et les infirmes de la vieille Judée ; comme la souhaita la femme au bord du puits de Sichar ; comme le Christ lui-même souhaita celle du Jourdain et celle qu’il réclama sur la croix lorsqu’on ne lui tendit qu’une amère éponge ; comme le voyageur