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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/246

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lui-même régler par sa belle harmonie l’ordonnance de cette procession.

Au bout de la place, la Mère aimable reçoit cet hommage, les mains jointes et droites, debout et comme si elle allait être enlevée en une deuxième Assomption. Elle évoque bien ainsi le neigeux bourgeon de la tige de Jessé.

Bientôt cesse le chant. Lourdes s’endort. L’immense douleur qu’elle garde au cœur de ses hospices fait silence. Seule, une étoile au front, perdue dans l’Infini, la Vierge prie toujours au-dessus des fraîcheurs des eaux miraculeuses. Rien ne prévaudra contre ce Lis qui a le parfum de Dieu : ni la vaniteuse et froide science, ni le démon qui l’insulte…

Car, à jamais :


Tranquille et nu se pose au-dessus du Blasphème
Le pied d’une petite enfant nazaréenne.