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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/247

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RAMEAUX



Lorsque j’étais enfant je croyais que Dieu habitait à Tournay, dans les Hautes-Pyrénées, une petite cabane que l’on nommait « le Paradis ». Elle dominait ces prairies de Bigorre dont l’émail sertit des lacs de saphir et que bornent les glaçons bleus des Pyrénées. On m’avait dit que, devant cette cabane, sur une pelouse, il y avait de ces fleurs balsamiques dont le nom est origan ou marjolaine. Ce furent, à mon sens, alors, les plantes préférées par le Créateur. Aussi ne les puis-je considérer, à mon âge encore, sans être tout saisi de ce souffle divin qui anime les sommets.