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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/290

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FEUILLES DANS LE VENT

encore de cette rose où ruisselle un pleur si pur que l’on hésite entre la goutte de rosée et la larme d’une enfant confuse de son premier émoi !

Que l’on est bien, ici, pour vénérer les morts et se les remémorer quotidiennement ! Pas une averse bruissant sur les dômes des bois, pas un arc-en-ciel qui se voûte sur le village assombri, pas une clarine pastorale perdue dans le vent d’automne qui ne livre à mon esprit un sujet de méditation.

… Ici, pensé-je, dans cette petite caverne tapissée de fougères, de violettes, ils durent se réfugier parfois pour laisser passer la frémissante ondée… Et c’est alors que flotta dans le dernier ruissellement de l’orage l’écharpe diaprée d’Iris… Là, me dis-je encore, dans ce coin isolé du parc, la jeune fille rêva peut-être de celui qui, dans la grotte, lui avait paru le plus charmant. Et, tandis qu’elle interrogeait sa mélancolie, voici que la cloche d’un agneau perdu lui répondit…