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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/100

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ALBERT DURER.

et Israël de Malin lui avaient accordé leur bienveillance toute-puissante. À son retour dans la maison paternelle, Albert était tout aussi bon, tout aussi pur, tout aussi ignorant des vices qu’à son départ de Nuremberg. Le dessin qu’il fit, selon l’usage, pour être reçu parmi les maîtres, excita une admiration profonde et générale ; on admira surtout le paysage du fond. Ce dessin représentait Orphée déchiré par les Bacchantes. Ce fut ce dessin-là pourtant qui décida le père d’Agnès Frey à donner sa fille à Albert Durer ; triste présage de la destinée du nouvel époux !

Toutefois les malheurs domestiques de notre honnête artiste allemand n’arrêtèrent pas son essor. Si l’on compare le nombre d’années qu’Albert Durer a vécu avec le nombre de ses ouvrages qui nous restent, si l’on réfléchit à la quantité de ses ouvrages que nous avons perdus depuis tantôt trois siècles, le travail et le zèle du noble artiste n’exciteront pas moins notre admiration passionnée que