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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/214

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ET SON ÉGLISE.

attirait le regard et l’argent, et quelquefois le cœur des chalands. Après les premiers mois d’engouement le bazar vit diminuer la foule, le bon marché le tua comme il tuera toujours les entreprises de luxe ; peu à peu les jeunes marchandes délogèrent. Elles furent remplacées par leurs sœurs aînées d’abord ; je ne jurerais pas à présent que leurs grand-mères n’aient pas pris leur place. C’est ce même bazar que choisit l’abbé Châtel pour entonner dans tout son éclat sa liturgie française à l’usage des bonnes d’enfants, des faiseurs de vaudevilles et des académiciens de province, voire même souvent de Paris.

Il fallut de grands préparatifs pour venir à bout de ce pieux dessein on chassa les vieilles marchandes, on enleva les petites boutiques, les marchandises délogèrent pour un jour. Cette fois les rôles étaient changés : Jésus-Christ avait chassé les marchands de son temple, il les chassait à présent de leurs boutiques ; avec cette différence toutefois que les