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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/216

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ET SON ÉGLISE.

reprises : le Seigneur soit avec vous ! à quoi les petits clercs répondaient en fausset : et avec ton esprit ! Ô mon Dieu ! quelle messe ! quel style ! Figurez-vous l’Illiade d’Homère traduite en vers français, figurez-vous l’Enéide en prose, figurez-vous le Don Juan de Mozart arrangé pour deux flageolets avec accompagnement de guitare, et vous aurez l’idée de cette profanation.

Tout le service continua de la même sorte. C’était une messe des morts pour la Pologne (voyez la prescience des religions qui commencent !) on chanta entre autre prose le Dies iræe. Cette belle prose latine, grave, lente, majestueuse, sonore, dont le rhythme rimé a quelque chose de si lugubre, comme elle fut défigurée par ces traducteurs à son de trompe ! Que de désenchantement dans ce pâle récit d’une résurrection si belle ! que les terreurs du mourant dans le Dies iræ étaient décolorées, s’exprimant dans la prose de la Gazette d’Augsbourg ! Si je n’avais pas