Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
LES ÉGOUTS

Quand la peau est enlevée on enlève les quatre pieds avec leurs fers ; on dépouille ensuite l’os de sa chair. Quand tout est fait, un cheval de la bande est attelé par la queue à ce cadavre de cheval, et il le traîne à côté des autres carcasses, en attendant qu’un autre condamné comme lui traîne sa carcasse à son tour.

Ce qu’on fait d’un cheval ainsi dépouillé, le voici : du crin on fait des matelas et des étoffes ; la peau est envoyée chez les tanneurs de la rivière de Bièvre ; avec le sang on nourrit des cochons et des poules et on fait un excellent engrais pour les colonies ; la chair sert de pot-au-feu à MM. les équarrisseurs, aux animaux de la barrière du Combat, aux tigres et aux lions du Jardin des Plantes, aux chiens des habitants de Paris, qui vont eux-mêmes chercher leur pitance à Montfaucon ; les chats, les cochons et les poules ne laissent pas leur part aux chiens. En 1820 un spéculateur de Chaillot nourrissait huit cents