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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/113

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LE DAGUÉROTYPE.

ont obéi à Daguerre, qui, un beau jour, les a rapportées chez lui tout entières, depuis la pierre formidable sur laquelle elles sont fondées jusqu’à la flèche mince et légère qu’elles portent dans les airs et que personne n’avait vue encore, excepté Daguerre et le soleil.

Ce que nous disons là est bien étrange ; mais rien n’est incroyable comme certaines vérités. Napoléon lui-même, cet homme qui comprenait toute chose, n’a pas voulu croire qu’une légère vapeur enfermée dans un tube de fer pouvait soulever le monde, et il appelait un jouet d’enfant ce bateau à vapeur qui fonctionnait sous ses yeux. Il faudra bien cependant qu’on croie au daguérotype ; car nulle main humaine ne pourrait dessiner comme dessine le soleil, nul regard humain ne pourrait plonger aussi avant dans ces flots de lumière, dans ces ténèbres profondes : nous avons vu ainsi reproduits les plus grands monuments de Paris, qui, cette fois, va devenir véritablement la ville éternelle. Nous avons vu le Louvre,