Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
les courses

difficile. À peine a-t-il perdu à ce travail les années les plus heureuses et les plus tranquilles que lui viennent à la fois la gloire, les honneurs, la fortune ; il est professeur au collége de France, il est membre de l’institut ; le monde s’incline et dit : C’est un savant ! et les filles à marier se le disputent dans leur cœur. Voici en même temps un autre jeune homme d’un grand nom, d’une grande fortune, d’un esprit distingué. Celui-là, qui était né pour faire la guerre, ne trouvant pas de guerre à faire, s’occupe à élever des chevaux, ces compagnons du soldat. À cette occupation il perd sa fortune, il use sa vie, il hasarde ses jours, il se brise un membre, il veille, il travaille, il sue tout le jour. Grâce à lui les haras se fondent, la cavalerie se remonte, les beaux chevaux abondent partout. Ce jeune homme a fait plus pour la race chevaline, à lui seul, que tous les efforts du gouvernement, et encore d’un gouvernement éclairé ; il a appris à la France, comme le lui apprendra un