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Page:Jarry - L'amour absolu, 1899.djvu/60

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Il est dans la cabane du douanier, qu’il considère comme à personne, puisque le douanier est absent.

Il est chez lui.

Il a préparé un repas bizarre, s’illusionnant de l’offrande à soi-même de bêtes ou de pains de forme consacrée, sacrificatoires dans le temple de pierres libres.

Il vide son arche de Noé.

Un gâteau figurant un hérisson à piquants d’amandes, bien qu’il sache que les gâteaux représentatifs sont exécrables.

Il entend bien qu’on mangera le dessert d’abord.

Du Chianti dans sa fiasque légère, pour l’amusement bouffi de la paille et de l’huile.

Des huîtres marinées, parce que c’est ignoble à voir.

Du pain de seigle, où les raisins

de Corinthe se sont mis.

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