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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/144

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mer, te rejeta aux abîmes et fit surgir sous moi cette île nouvelle qui m’a ramenée comme un filet sur la face du fleuve Océan, qu’encorbellent des remparts de verre, et qui dans sa course pérennelle engendre un remous circulaire plus dangereux que Scylla et Charybde ? Vas-tu recueillir encore dans le lit du fleuve Océan, après les amours des monstrueux physetères, les joyaux qu’ils laissent à la mer comme salaire de son entremise, les lingots d’ambre, plus précieux que l’or, parce qu’il flotte et s’imprègne sans cesse des rayons du jour, jusqu’à ce qu’il soit semblable à une cendre grise ; qui gémit comme le soufre quand nous le saisissons dans nos mains glauques, et les jours de tempête luit sans brûler avec dix mille étincelles en aigrette ?

« Je ne verrai plus mon père Nérée,