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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/145

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car sa colère est éternelle, ni toi, Cymodocé ; et si j’ai emporté le bruit des formes de la mer dans une coquille qui est sa bouche immobile, je sais que la mer a changé et ne me parle plus en son murmure grave, car elle glisse sans déferler le long de l’île de verre lubrique, qui tourne comme un vase entre les mains du potier habile, et s’avance un peu en tournant, comme le soleil au-dessus de nous, dont elle est le reflet, roule lentement vers les vagues occidentales où sont les colonnes d’Héraklès.

« L’île roule lentement vers la vague occidentale, sans avoir besoin de pilote, car la plasticité de la mer l’engarde de se heurter contre les écueils et la semence d’îles qu’on appelle Disséminées.

« Cette nuit Phœbe s’est levée avec