Aller au contenu

Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Valens se taisait et c’était bien la voix du Silence de Valens libre.

Et l’on prouve physiquement que des lèvres moulées en plâtre sont plus éloquentes que les lèvres rouges : celles-ci boivent la lumière et sont réellement noires ; la bouche du masque renvoyait vers Sengle le baiser de tous les soleils aspirés ensemble et de toutes les lampes épuisées sur la table des lectures.


Et Sengle crut qu’à cette heure-là (sans se demander si l’inoculation morbide rêvée était possible et si les boîtes de fer où brûlait le papier japonais suffisaient à conserver la vie aux petites imitations de la perdre) son frère s’éveillait à la liberté et s’évadait, comme lui-même deux ans et demi auparavant, sur les montures de fumée grise.

Et pour revivre ce passé il se haussa vers le masque ; et la tête ne fut plus