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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/280

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la visite d’un corps qui n’entre pas par une chatière du mur, mais Sengle eut sur leur table et sous leur lampe la cervelle et l’âme de son frère.


La figure blanche était tout à fait celle d’une chambre d’hôpital, bossuée de lits candides, les narines semblaient le soulèvement de genoux joints, et le front était tiré sur l’âme comme une couverture blanche.

Valens renvoyait toujours vers les yeux de Sengle le baiser de la lampe ; le crissement d’élytres vivait toujours, et ce fut la réviviscence de la dernière promenade des deux frères, les atomes bruissants, comme les petits grillons jaunes qui habitent les galeries polyédriques du souffre ; et cela était encore tout à fait pareil à la musique céleste des sphères.

La tête était toute seule et toute nue,