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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/281

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et c’était l’intelligence de Valens que Sengle recouvrait et soulevait entre ses mains, hors du rouge et bleu de la chrysalide disciplinaire.

La tête était même trop seule et trop nue ; l’âme de Valens (Sengle ne reconnaissait toujours la vie ou l’âme qu’à des mouvements analogues aux battements d’un cœur) fuyait simplement, sortant des lèvres, comme un vase coule. Quand Valens était présent tout entier dans la chambre, son âme était un grand papillon brun-bleu, les ailes plus élevées vers les coins extérieurs, qui palpitait du vol couplé de ses sourcils et de ses cils, découvrant et recouvrant la miraculeuse ocellure de ses yeux qui étaient deux mares noires.

Sengle était amoureux des mares et des bêtes qui volent sur les mares ; on ne sait jamais, pensait-il sur la route de Sainte-Anne, si l’on retrou-