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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/283

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de Sengle. La lampe était devenue rouge, puis noire, le fer s’éteignait dans l’œil et l’air balançait une vapeur de larmes.

Et après le rouge momentané, les lèvres furent vertes et adhérèrent toutes froides aux lèvres faites noires de Sengle. C’étaient trop de complémentaires.

La table bascula et Sengle fut par terre à la suite du tas de neige effrité, souvenir cette fois de la caféine bruissante sur la langue, dans le lit de l’hôpital mixte. Il enfouit sa face parmi les petites écailles, dont plusieurs collèrent.

« Pourquoi la bouche est-elle devenue rouge pour boire mon âme, qui s’est enfuie par l’occiput à l’entrée de ma face dans la chair du masque ? »

Et Sengle tâtonnait dans la nuit vers son Soi disparu comme le cœur d’une bombe, la bouche sur son meurtre.