Aller au contenu

Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la sous-garde, la pluie dégouline dans le canon avec dans la bouche les plaques syphilitiques de la rouille. Il y aura revue d’armes, son brosseur sera occupé.

On saute du talus dans l’herbe et la vase enlisante, et on pisse contre la haie. Puis, à chacun un demi-paquet de cartouches, et on attend son tour en file indienne. Défense formelle de mettre en joue sous peine de prison, on n’a pas besoin de s’exercer ; on a pris la ligne de mire assez, avant. Au moins il n’y a pas à craindre d’accident, pense le bétail. De plus, on doit s’avancer jusqu’au point d’où l’on tire au port d’arme, reposer l’arme et reprendre la position de tireur face à la cible. Il y a un sergent auprès de chaque homme, pour l’occuper de ses conseils et soi-disant rectifier son tir ; exiger surtout une position réglementaire, l’empoigner, sans doute, s’il ne vise pas face à la cible. Et