Page:Jaurès - Histoire socialiste, VI.djvu/534

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Haute-Loire. — Les principales fabriques de ce département étaient celles de dentelles, de rubans et de toiles. Elles sont en état de stagnation ; le défaut de débit en est la cause. Le nombre des ouvriers est diminué en proportion de leur inactivité.

Po. — Le grand nombre d’ouvriers employés dans les manufactures de fer et d’acier, d’étoffes, de coton et de papiers et dans les tanneries est supérieur à celui qui existait en 1810, mais il ne fait pas compensation avec le nombre d’ouvriers sans travail par la stagnation des fabriques de soieries.

Roer. — Les manufactures de draps souffrent par suite de la défense d’en introduire en Russie ; cette cause et le grand nombre de mécaniques établies depuis peu ont beaucoup diminué le nombre des ouvriers.

Sambre-et-Meuse. — Les fabriques et manufactures sont dans un état inquiétant pour les maîtres et les ouvriers, à l’exception de la coutellerie de Namur qui prospère. Les forges, les verreries, les filatures de coton sont sans activité, et les ouvriers réduits de deux tiers.

Loir-et-Cher. — Les fabriques de drap de Romorantin et de Saint-Dié, celles de cotonnades de l’arrondissement de Vendôme sont presque dans l’inaction : les premières, faute de débouchés ; les secondes, de matières premières ; une population nombreuse se trouve sans travail, et cette inaction donne de l’inquiétude pour l’hiver prochain.

Escaut. — Le défaut de ventes et de matières premières porte un grand préjudice aux manufactures du pays et a contraint de congédier plus de la moitié des ouvriers.

Méditerranée. — Les manufactures se trouvent dans l’état le plus languissant, excepté celles de papier. Les savonneries, les tanneries, les fabriques d’étoffes, les ateliers d’albâtre et de corail sont sans activité, et le nombre des ouvriers beaucoup moindre qu’en 1810.

Haut-Rhin. — Les manufactures avaient, depuis 1802 jusqu’en 1810, atteint l’état de prospérité le plus satisfaisant ; depuis cette époque, leur activité est presque anéantie. Sur 59 418 ouvriers qui y travaillaient, les fabriques de coton en occupaient 44 400. Mais leur nullité met sans ouvrage une quarantaine de mille ouvriers.

Ardèche. — Ce département possède des tanneries, des papeteries, des manufactures de draps et surtout un grand nombre de fabriques de soie. Ces fabriques occupaient 2 500 ouvriers. Les petites fabriques en occupent 7 050, mais le défaut de débouchés (Lyon, entre autres, qui ne fait plus de demandes) laisse les établissements en stagnation et un grand nombre d’ouvriers sans travail.

Ardennes. — La manufacture d’armes de Charleville a reçu un accroissement considérable depuis la Révolution. Les fabriques de draps de Rethel qui, en 1810, occupaient 20 000 ouvriers, n’en ont aujourd’hui que 10 000. Celles de Sedan, au 1er janvier 1811, avaient 7 781 ouvriers. En ce moment,