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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/18

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une mission internationale dans la lune

Dessoye avait inscrit de nouveaux chiffres, qu’il montrait à Madeleine.

— Cela fait exactement 7 206 000 mètres. Et la circonférence de la terre est, comme vous le savez, de 40 000 000 mètres. Vous comprenez maintenant pourquoi l’on a dû renoncer à construire un canon ou une piste de lancement.

— Mais, dit René Brifaut, n’avait-on pas proposé de lancer un projectile creux dans la lune au moyen d’une grande roue dont on aurait accéléré peu à peu le mouvement, et qui aurait agi à la manière d’une fronde ? Le projectile se serait détaché automatiquement, quand il aurait atteint une vitesse suffisante.

— L’idée est ingénieuse, mais elle ne tenait pas compte de la force centrifuge, et il suffit de se rappeler ce que deviennent les substances soumises à l’action des centrifugeuses industrielles, pour prévoir le sort qui serait réservé aux passagers d’un tel projectile.

— Je comprends, dit Madeleine. Il ne restait donc, en effet, que le système de la fusée, dont vous venez de me parler. Mais il faut alors que le Selenit emporte une grande quantité d’explosif.

— Une quantité énorme, chère madame, et c’est ce qui fait toute la difficulté de l’entreprise, car le Selenit, tel que vous le voyez, est obligé, pour un poids utile de cent tonnes environ, passagers compris, d’emporter dix mille tonnes d’explosif. Pour emmagasiner une charge aussi formidable, on a dû donner au Selenit cette longueur de cent mètres, dont le cinquième seulement est occupé par le logement et ses dépendances, la cabine de pilotage, la chambre du moteur.

— Pourquoi cette masse colossale de poudre ? Je ne sache pas qu’il en faille une si forte proportion pour lancer un obus ?