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Page:Joanne, Géographie de la Corse, 1880.djvu/50

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acide carbonique, des sulfates de chaux et de magnésie ; elles sont riches en barégine ; on les dit excellentes pour les affections dartreuses et scrofuleuses, pour la goutte, l’albuminurie, etc.

Les sources, au nombre de deux, donnent environ cent cinquante hectolitres d’eau par vingt-quatre heures. Ces eaux s’emploient en boisson, en bains et en douches. L’établissement renferme quatorze cabinets et deux piscines, une douche ascendante, deux buvettes et un local pour l’emploi des boues. À côté, sur la rive opposée d’un ruisseau qui se jette dans le Tagnone, s’élève un petit édifice affecté au logement des malades et entouré de jardins et de plantations. De nombreuses fermes ont été établies aux environs, des vignes y ont été plantées, et toute la contrée est aujourd’hui l’une des plus prospères de l’île.

L’établissement thermal de Caldaniccia est situé dans une petite plaine limitée par la route, d’un côté, et par la Gravona, de l’autre. Les sources sont au nombre de cinq et ont ensemble un débit de vingt mille litres par vingt-quatre heures. Leur température moyenne est de 57° centigrades. Elles sont limpides, douces au toucher, onctueuses et ont à leur point d’émergence un goût très-prononcé d’œufs pourris. Ces eaux sont employées avec succès comme médication sédative, dans les névralgies, les spasmes, les tumeurs blanches et les affections chroniques de la poitrine.

Les eaux thermales d’Urbalacone, d’une température de 37°, ont été découvertes sur le territoire de cette commune par les habitants ; ils y ont fait construire un petit établissement, encore primitif, qui s’élève à une centaine de mètres de la route ; nationale. Les eaux d’Urbalacone n’ont pas été analysées, mais elles appartiennent à la classe des eaux sulfureuses.

Le petit établissement de Caldanelle se compose d’un simple bâtiment renfermant quelques baignoires où les pauvres gens vont prendre des bains. Ces eaux sont assez riches en sulfate de soude, de chaux et d’alumine.

En dehors de ces industries, il faut encore mentionner en Corse : deux usines à gaz, quelques tanneries, des poteries, de nombreuses selleries, des manufactures de chaussures en cuir très-épais, des taillanderies, des fabriques d’instruments aratoires, et le tissage d’étoffes grossières, en poil de chèvre, qui servent à confectionner le pelone, vêtement commun à tous les paysans corses.