Aller au contenu

Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
le robinson suisse.

heim. Le terrible amiral envoyait prendre de force à terre ceux qu’il avait ordre d’emmener. Oh ! si vous aviez entendu les gémissements, les cris, les sanglots de ces malheureux ! d’autres colons, au contraire, montraient beaucoup de calme et de résignation. Du reste, toute résistance eût été inutile. L’amiral Tod regagnait ensuite, avec son chargement, le port de Himmelsbourg. Le grand roi jugeait les arrivants, avec justice, selon leurs œuvres, comme il le leur avait dit, distribuant aux uns des récompenses, infligeant aux autres des punitions. Les excuses étaient inutiles ; les coupables se voyaient condamnés aux galères et aux mines, tandis que les gens de bien étaient admis dans Himmelsbourg et jouissaient des plus grandes félicités. »

Mon apologue fini, les enfants commencèrent à faire leurs réflexions et leurs commentaires.

« J’avoue, dit Fritz, que la méchanceté et l’ingratitude des colons les rend dignes à mes yeux de leur juste châtiment.

— Ils faisaient preuve, dit Ernest, d’une folie et d’une stupidité vraiment incroyables. Comment ne voyaient-ils pas qu’agir de la sorte, c’était courir à leur perte ?

— Aussi, s’écria Jack avec indignation, le grand roi fit très-bien de punir ces scélérats.

— Pour moi, dit le petit François, que j’aurais été content de voir ces braves soldats couverts d’armures magnifiques, tenant à la main des épées flamboyantes !

— Eh bien, mon cher enfant, répondis-je, tu les verras un jour, ces beaux soldats, si tu persévères dans la sagesse et dans l’obéissance. »

Je leur expliquai ensuite en quelques mots le sens de mon apologue ; ils comprirent vite, comme vous l’avez déjà compris vous-mêmes, chers lecteurs, que j’avais voulu parler de Dieu, du ciel et de la terre, des récompenses des bons, des punitions des méchants.

Nous chantâmes ensuite quelques versets du psaume cxix ;