Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/127

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ce petit volume qui ne fut jamais, dans sa pensée, destiné a servir de manuel aux artistes mais devait seulement guider les jeunes gens dans l’art d’étudier la nature et d’observer les faits naturels, et non leur enseigner le dessin. Dans un sujet aussi compliqué et aussi délicat, toutes les critiques naturellement ont pu se produire, comme d’ailleurs à propos de tout livre destiné à servir de guide aux dessinateurs. Mais, au point de vue littéraire, ce livre est un chef-d’œuvre de lucidité, de simplicité, d’expression juste en un sujet où il s’agit d’enseigner un tour de main, chose difficile à expliquer avec clarté. Il en résulte que ce petit livre de trois cents pages, écrit pour apprendre aux commençants à regarder les choses qu’ils veulent reproduire, est une lecture délicieuse pour le lecteur ordinaire, pour celui-là même qui se soucie fort peu de l’art du dessin et qui ne tiendra même jamais un crayon. Voilà la magie du style. Et ceux qui s’imaginent que Ruskin ne saurait écrire qu’avec des images ampoulées et des dissertations de six pieds devraient lire cette série de lettres charmantes à « mon cher lecteur », ils goûteraient ces leçons si gracieuses, si simples, si naïves et ils apprendraient, comme la préface le dit, que « les meilleurs maîtres de dessin sont les bois et les montagnes ».

Un autre délicieux petit volume est celui qui fut