Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/193

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quelques jeunes gens l’écoutèrent plus volontiers que ceux dont la mission spéciale était de leur prêcher l’Évangile, surtout quand il terminait sa leçon par ces mots : « Le monde habité, sur terre et sur mer, devrait être comme un vaste parc sans clôture et un lac plein de trésors dans lesquels des troupeaux d’agneaux, de daims, d’oiseaux sauvages ou de poissons seraient élevés et soignés afin que se multiplie toute la Mesnie de l’Amour, en force, en utilité et en paix. »

Le livre intitulé Val d’Arno comprend les dix leçons de 1873 sur l’art toscan jusqu’à l’époque de Dante mais il s’occupe beaucoup plus d’histoire toscane que d’art toscan. Il s’ouvre par une esquisse de la merveilleuse influence de Nicolas de Pise, qui transmit à l’Europe du Moyen Age le flambeau à demi éteint de l’art grec, puis, après quelques mots sur Jean de Pise, il passe rapidement à l’histoire de Florence et de Pise, de Manfred et de Charles d’Anjou, touchant à tout à sa manière suggestive, mystique et un peu décousue, s’étendant sur Dante, les bannières héraldiques des quartiers de la cité, les florins, les palais, les châteaux forts et l’architecture cyclopéenne. Une analyse de sa huitième leçon sur « la Franchise » donnerait un exemple typique de la manière discursive et assez confuse dont Ruskin passait d’un