Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/194

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sujet à l’autre. La Franchise, naturellement, n’a rien de commun avec le privilège et le droit de suffrage ; c’est l’équivalent du mot libertas, non la «  liberty » telle que l’entend M. John Stuart Mill, ni la « liberté » de M. Victor Hugo ; mais plutôt la suppression de toute crainte et de toute tentation, l’obéissance à la loi, la possession d’une naturevraiment royale, comme celle d’un Édouard III ou de Thésée d’Athènes.

Le professeur commence par opposer le Lion de saint Marc à Venise à celui de Nicolas de Pisé, c’est-à-dire le Byzantin et le Gothique le caractère de l’art grec est d’être pieux, celui de l’art gothique, d’être profane ; ce sont les Byzantins qui régentèrent la licence normande. Thésée est un roi des pieds à la tête aussi bien qu’Édouard III ; la fonction d’un roi grec est de commander le travail, celle d’un roi gothique, de réprimer la fureur. La loi grecque est la Stase, la loi gothique l’Ex-Stase. Thésée et Édouard sont des guerriers, comme nous le savons, mais ils sont aussi des théologiens, des rois didactiques, ou mieux des philologues, des amis du Verbe par lequel les cieux et la terre ont été créés. Le lion byzantin descend en droite ligne du lion de Némée ; Thésée devient un saint Athanase. Si un oiseau ne vole qu’en vertu d’une loi, si un cricket ne chante que sous l’impulsion de la chaleur, peut-être bien aussi que la