Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/293

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ainsi à tous ceux qui m’entouraient. Vraiment, il n’y avait en moi pas plus de capacité et d’intelligence que dans un jeune hibou qui vient de mettre ses premières plumes ou que dans un petit chien qui vient d’ouvrir les yeux et ne peut se consoler de l’existence de la lune. »

Nous avons vu aussi comment il décrit son entrée à Christ Church et le désappointement de ses chers parents qui avaient escompté pour lui « tous les prix à la fin de l’année et des honneurs doubles pour finir, qui espéraient le marier avec Lady Clara Vere de Vere, lui voir écrire des poèmes aussi bons que ceux de Byron, mais plus religieux, prêcher des sermons aussi bons que ceux de Bossuet, mais protestants, devenir, à quarante ans, évêque de Winchester et, à cinquante ans, Primat d’Angleterre ». Il n’y avait pas à craindre qu’il fût joueur, car il regardait les cartes comme on regarde la dynamite ; rien à redouter du côté des mauvaises femmes, car il était amoureux et d’ailleurs toujours rentré avant dix heures ; pas davantage de dettes puisqu’il n’y avait pas de tableaux de Turner à acheter à Oxford et c’était les seules choses qu’il désirât ; aucun risque qu’il tombât de cheval à la chasse, car il ne pouvait se tenir même sur une rosse, ni qu’il se mît à parier, car il ne voulait gagner l’argent