Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/83

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Ses parents en vinrent à cette conclusion que le mariage seul pourrait guérir le corps et l’esprit de John et ils le pressèrent d’épouser la fille de leurs vieux amis du Perthshire, les Gray. Sept ans auparavant ils avaient visité Hern Hill et la jeune fille avait mis Ruskin au défit d’écrire pour elle un conte de fées, qu’il entreprit avec allégresse. C’était le Roi de la Rivière d’Or, un mélange de Grimm et de Dickens, avec les Alpes pour cadre. C’est ainsi, qu’assez brusquement et presque sans y penser, John Ruskin épousa, à Perth, Euphémia Chalmers Gray, le 10 avril 1848, — jour fameux dans les annales du Chartisme. Elle était d’une grande beauté, hautaine, et bien connue de tous comme la femme triomphante de la fameuse peinture, « La mise en liberté » à la Tate Gallery. Pendant qu’ils étaient en route pour le Midi, Ruskin contracta une grave maladie du poumon en dessinant dans la cathédrale de Salisbury ; sa vie fut en grand danger. Un voyage à l’étranger, l’habituelle panacée, fut entrepris en compagnie de toute la famille ; mais une rechute en Normandie les força à rebrousser chemin. Ils repartirent enfin, visitant les vieilles églises, John tout absorbé par l’architecture. En octobre, le couple s’établit dans Park Street et Ruskin s’attacha furieusement à la préparation de ses Sept Lampes qui l’occupèrent durant tout l’hiver de 1848-49. Elles furent publiées au