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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 4.djvu/424

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ce cas roue de rencontre, en sorte que cette roue ne peut tourner à moins que ses dents, dont le nombre est toujours impair, n’écartent alternativement l’une des palettes dans un sens, et l’autre dans le sens opposé ; ce qui oblige le balancier à faire des vibrations. Par cette disposition la pointe de la dent, qui appuie sur l’une des palettes et qui la presse avec la force qu’elle reçoit du poids ou du ressort moteur, la fait tourner jusqu’à ce qu’elle la quitte, et imprime ainsi au balancier un mouvement circulaire autour de son axe ; et lorsque cette dent abandonne la palette, la dent diamétralement opposée rencontre précisément la seconde palette et tend de même à la faire tourner en sens contraire ; en sorte que si le balancier était en repos, lorsque la seconde palette vient à recevoir l’action de la roue de rencontre, il obéirait nécessairement à cette action et prendrait un mouvement circulaire opposé au mouvement produit par l’action de la première palette ; mais le balancier conservant par son inertie le premier mouvement, il est clair qu’il doit réagir sur la roue de rencontre et la faire rétrograder, jusqu’à ce que son mouvement soit entièrement détruit par la pression opposée de la roue ; pour lors le balancier cédera à cette pression, laquelle continuera d’agir dans le même sens, jusqu’à ce que la dent qui appuie sur la seconde palette s’échappant, la dent opposée vienne rencontrer de nouveau la première palette ; et ainsi de suite.

3. C’est d’après ces principes qu’ont été construites les premières horloges à roues, dont l’invention ne remonte guère au delà du xive siècle ; et il ne paraît pas qu’on ait fait aucun changement à leur construction jusqu’au temps où Huyghens imagina de substituer le pendule au balancier dans les grandes horloges, et d’appliquer un ressort spiral aux balanciers des montres. Par ce moyen le régulateur se trouvant doué d’une force motrice particulière et capable de lui faire faire des oscillations indépendammentde l’action du rouage, il n’en est que plus propre à modérer l’effet de cette action, et à maintenir l’égalité dans le mouvement de l’horloge. Aussi depuis cette époque, l’Horlogerie a continuellement acquis de nouveaux degrés de perfection, auxquels les nouvelles montres