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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 4.djvu/639

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SUR LA
CONSTRUCTION DES CARTES GÉOGRAPHIQUES.


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1779.)


Séparateur

PREMIER MÉMOIRE.

Une Carte géographique n’est autre chose qu’une figure plane qui représente la surface de la Terre, ou une de ses parties. Cette représentation n’aurait aucune difficulté si la Terre était plate, ou si elle était un solide quelconque terminé par des surfaces planes ; il en serait de même si la Terre avait une figure courbe telle qu’elle pût se développer sur un plan, ce qui a lieu à l’égard des cônes et d’une infinité d’autres surfaces courbes. Mais la Terre étant sphérique, ou plutôt sphéroïdique, il est impossible de représenter sur un plan une partie quelconque de sa surface sans altérer les positions et les distances respectives des différents lieux ; et la plus grande perfection d’une Carte géographique doit consister dans la moindre altération de ces distances.

Dans l’impossibilité de construire des Cartes géographiques qui soient la représentation exacte des différents lieux de la Terre, les Géographes ont pensé à former des espèces de tableaux, où les mêmes lieux soient placés suivant les règles de la Perspective ; c’est ce qui a donné naissance aux différentes espèces de projections géographiques, lesquelles ne diffèrent que dans la position de l’œil et dans celle du plan de projection par rapport à la surface du globe terrestre.

Comme la situation des différents lieux de la Terre se détermine par