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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 9.djvu/344

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forces comme des résultats de la composition des espaces parcourus me paraît la plus naturelle, et elle a l’avantage de faire voir clairement pourquoi la composition des forces suit nécessairement les mêmes lois que celle des vitesses. Comme on peut considérer les forces indépendamment du mouvement, on a cherché à déduire leur composition de principes purement géométriques ou analytiques ; mais il ne serait pas impossible de prouver que toutes les démonstrations qu’on a données de la composition des forces ne sont que la composition des espaces, déguisée ; il n’en faut peut-être excepter que celles qui sont fondées sur l’équilibre du levier droit.

10. Si les mouvements suivant les axes des coordonnées étaient composés d’uniformes et d’uniformément accélérés, de manière que l’on eût

alors la ligne décrite en vertu de ces mouvements ne serait plus droite ; elle serait seulement dans un même plan passant par l’origine des coordonnées, car, en éliminant et des trois équations, on aurait une équation de la forme

Mais on peut composer à part les trois mouvements uniformes et les trois mouvements uniformément accélérés ; et il en résultera un mouvement composé d’un simple mouvement uniforme suivant une direction donnée, et d’un simple mouvement uniformément accéléré suivant une autre direction donnée.

La nature nous présente aussi la combinaison de ces mouvements dans les projectiles lancés obliquement à l’horizon, en faisant abstraction de la résistance de l’air. Le mouvement uniforme, effet de la vitesse imprimée, se continue en ligne droite, comme s’il était seul ; et le mouvement uniformément accéléré, effet de la gravité du corps, se continue aussi verticalement de haut en bas, comme s’il était unique dans le mobile, de manière qu’au bout d’un temps quelconque le corps se trouve au même point où il serait si ces deux mouvements s’effec-