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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/520

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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


pagnie, entre autres, où il y a 21 hommes bons pour prendre les armes ». Protestation de Mercier : « Les compagnies étaient à l’effectif renforcé de 75 hommes. On peut juger par cet exemple de la valeur des renseignements que pouvait fournir le commandant Esterhazy. » Enfin, Hartmann le prit en faute, une dernière fois, sur le frein hydro-pneumatique ; Mercier disait que les Allemands, en 1894, l’appelaient « hydraulique », et il avait rédigé une note à ce sujet, qu’il avait remise au conseil ; mais Hartmann était allé aux sources et c’était faux[1].

Ainsi ces guerriers de l’Arioste qui étaient morts et qui combattaient toujours.

Un peu après dix heures, Jouaust demanda s’ils avaient encore des questions à poser ; Demange répondit que non.

Aussitôt, tous les témoins militaires se levèrent et quittèrent la salle, selon l’ordre qu’ils avaient reçu de Galliffet.

XXV

Le réquisitoire de Carrière occupa la fin de l’audience du 7 ; Labori renonça à la parole ; Demange plaida toute la matinée du 8 et encore du 9.

Ceux qui s’étaient résignés le plus à ce que Carrière, au nom d’un gouvernement qui était certain de l’innocence de Dreyfus, requît contre lui, n’en purent supporter la réalité sans colère et sans honte. Ses interventions au débat avaient été rares, d’ordinaire niaises. Visible-

  1. Rennes, III, 572, Hartmann.