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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/589

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APPENDICE


On comprend l’émoi à l’ambassade d’Allemagne quand on s’aperçut de sa disparition du précieux document. M. de Munster court à l’Élysée, tempête, menace. Il ne se calme que quand le bordereau lui a été rendu, avec promesse solennelle de ne jamais parler de l’incident.

Mais, avant de communiquer aux ministres politiques le bordereau, le ministre de la Guerre en avait fait une photographie.

Vous possédez un des exemplaires de cette photographie et vous l’avez apporté sur vous à Rennes.

Ces faits expliquent le quiproquo Esterhazy. Pour motiver la poursuite sans découvrir l’Empereur d’Allemagne, on chargea Esterhazy de décalquer sur papier pelure la photographie du bordereau, en omettant l’annotation de l’Empereur d’Allemagne.

Ainsi Esterhazy a pu dire avec vérité que le bordereau avait été écrit par lui et vous avez pu soutenir avec vérité qu’il était l’œuvre de Dreyfus.

Si cette information très sérieuse est exacte, confirmez-la. Si elle est en partie erronée, rectifiez-la. Si elle est fausse, démentez-la. Quoi que vous disiez, la France honnête et patriote l’acceptera comme l’expression définitive de la vérité.

Respectueusement votre serviteur.


IV

Lettres du général de Galliffet à Waldeck-Rousseau.


Vendredi 8, septembre 1899.


Mon Président et Ami,

Je livre à vos réflexions les appréciations qui suivent : S’il y a condamnation et condamnation à l’unanimité, ou presque unanimité ; s’il arrive, comme c’est possible et pro-