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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/125

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L’AMNISTIE


générale, les accointances suspectes avec Richard Cuers, la tentative de corruption contre un agent secret du ministère de la Guerre pour obtenir un faux témoignage, « la besogne misérable qui consiste à faire, une fois de plus, le jeu de l’étranger ».

Waldeck-Rousseau défend ses services : Tomps, « loin de provoquer des révélations », a refusé de se rencontrer avec l’homme qui en offrait, il a mis le ministère de la Guerre en mesure de le connaître. Galliffet appuie de son témoignage : « Rien de blâmable n’a été fait au ministère de la Guerre » ; quand l’agent en question s’est présenté au deuxième bureau, on l’a chassé.

Alphonse Humbert : « Il y a quelque chose dont vous persistez à ne pas parler : les lettres de Tomps ; les lettres qui portent sa signature. » Waldeck-Rousseau : « Où sont-elles ? » Humbert : « Entre les mains de M. le ministre de la Guerre. » Galliffet : « Non ! non ! » Et comme Humbert insiste : « Je n’ai pas vu ces lettres. Je donne un démenti formel à toute opinion contraire. »

Mais Humbert est sûr de son fait, de l’existence des lettres ; il maintient son affirmation : « Je vais préciser… Les lettres ont été saisies à Nice, chez une femme Mathilde… »

XVI

La motion de Chapuis votée[1], les députés se répandent dans les couloirs ; ils ont décidé de s’opposer

  1. Par 425 voix contre 60. Parmi les opposants : Brisson, Doumergue, Guieysse, Pelletan, Viviani, Conrad de Witt. — Parmi les abstentionnistes : Gouzy, Trouillot, Guyot-Dessaigne, Sarrien, Rouvier.