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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/417

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LA REVISION


de la Chambre les condamne », dit Doumer. Pourquoi ne le disent-ils pas ?

Ils finirent par le dire, timidement, mais ne pouvant se résigner à frapper André qui aurait entraîné Combes. Les dignitaires de la Maçonnerie, qui siégeaient à la Chambre, Réveillaud, Meslier, affirment que le Conseil de l’ordre du Grand-Orient n’a rien connu de cette correspondance de Vadecard et de Mollin. Maujan rédige un ordre du jour qui permet d’attendre[1]. Il n’ose pourtant pas écrire le mot de confiance. André accepte.

Par 4 voix seulement[2], la Chambre accorde le sursis[3]. Sans le vote des membres du cabinet, ministres et sous-secrétaires d’État, André était par terre.

Pendant qu’on dépouillait, pointait le scrutin, le bruit s’était répandu que le ministère était en minorité. André, aussitôt, écrivit sa démission, la remit à Combes. Le vote connu, il la reprit.

André, rentré au ministère de la Guerre, s’informe de l’exactitude des lettres, « Réponse navrante. Les lettres sont authentiques. Elles ont été bien écrites

  1. « La Chambre, blâmant, s’ils sont reconnus exacts, les procédés inadmissibles signalés à la tribune, et convaincue que le ministre de la Guerre donnera, dans ce cas, les sanctions nécessaires… »
  2. Le paragraphe : « Convaincu que le ministre… » est accepté par 278 voix contre 274 ; l’ensemble fut adopté par 294 voix contre 263.
  3. Noulens avait déposé un ordre du jour de blâme. La priorité fut accordée à l’ordre du jour de Maujan par 298 voix contre 282. — La majorité était composée de tous les socialistes (Jaurès, Briand, Pressensé, Rouanet), de presque tous les radicaux (Sarrien, Bourgeois, Buisson, Guyot-Dessaigne, Cruppi, Berteaux) et d’un certain nombre de modérés (Étienne, Thomson, Siegfried). La minorité comprenait le centre, la droite, les nationalistes et les principaux dissidents (Millerand, Leygues, Lanessan, Caillaux, Baudin, Doumer, Klotz, Barthou, Charles Bos, Noulens, Vazeille).