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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/519

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APPENDICE


koppen s’il savait quoi que ce soit sur Dreyfus, il m’assura de la manière la plus positive qu’il n’avait point eu de relations avec lui. J’ai fait écrire au ministre de la Guerre et à l’État-Major à Berlin, et j’ai eu la réponse que l’officier Dreyfus n’était pas connu et que nos autorités n’avaient jamais eu de relations avec lui. C’est à la suite de ces déclarations formelles que j’ai eu les conversations avec le président Casimir-Perier et M. Dupuy que vous connaissez.

Il y eut, en effet, deux conversations : l’une du 6 janvier 1895, à l’Élysée, entre le Président de la République et M. de Munster ; l’autre, du 7, entre M. Dupuy, alors président du Conseil, et l’ambassadeur.

M. de Munster, à qui son attaché militaire s’était enfin confessé, en 1897, précise que « le colonel (en 1894) a été en Allemagne pour assister aux manœuvres ; il est parti de Paris au commencement d’août et est rentré vers le 1er octobre ».

Ai-je besoin de rappeler que le bordereau sur papier pelure, le seul, a été pris à l’ambassade d’Allemagne pendant cette absence de l’attaché militaire et qu’il fut porté à l’État-Major, du 20 au 25 septembre 1894, selon le général Mercier, le 24, selon le commandant Lauth ?

Le prince de Munster fait ensuite allusion « à la scène (du 26 octobre 1897) où Esterhazy (s’étant rendu à l’ambassade d’Allemagne) a voulu que Schwarzkoppen déclare qu’il avait eu le bordereau par Dreyfus, Esterhazy a tiré son revolver de sa poche, disant qu’il voulait se tuer, Schwarzkoppen l’a simplement mis à la porte ».

M. de Munster continue :

Je ne crois pas que Schwarzkoppen a connu Esterhazy avant 1893.

J’ignore comment l’offre de service est parvenue, si verbalement ou par lettre.

J’ai été charmé de vous avoir rencontré à Monaco et j’espère vous y trouver le printemps prochain…

Je vous prie, mon cher Monsieur Reinach, de me croire votre tout dévoué.


Munster.