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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/309

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ménienne est assez riche et assez intéressante par elle-même, sans qu’on la gratifie ainsi de trésors imaginaires.

Les qualités que M. Cirbied prend en tête de sa Grammaire, ont été pour moi un sujet de surprise. Entre autres qualifications, il s’y honore du titre d’Arménien, et de celui de Membre de l’Académie Arménienne de St.-Lazare de Venise. Je ne veux assurément pas lui ôter l’un, quoiqu’il en fasse un usage un peu extraordinaire ; mais pour l’autre, je puis assurer qu’il ne lui a jamais été donné. Ceci donnerait lieu à quelques explications assez curieuses, qui pourront fournir matière à une autre lettre.

Pour donner une idée des suppositions que M. Cirbied présente comme des réalités, je citerai ce qu’il a réuni dans sa préface et en diverses parties de son livre sur les dialectes arméniens : « Dans des tems déjà très-éloignés de nous, dit-il, on distinguait six principaux dialectes, qui différaient entre eux par certaines, nuances plus ou moins remarquables, et qui s’appelaient Ararathien, Gordien, Aghovanien, Koukarien, de la petite Arménie, Persarménien ». Suivent ensuite des détails longs et circonstanciés ; puis il dit que les dialectes ararathien et gordien s’appelaient նիջերկեայ արբառք, dialectes des terres intermédiaires, mots dont j’ignore tout-à-fait le sens en arménien ; je ne sais s’ils en ont un en français ; mais je puis assurer n’avoir rien rencontré de pareil dans les auteurs arméniens. Pour les quatre autres dialectes, il les appelle եզերական բարբառք,