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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/308

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mais ; ainsi, il donne արգելեցի, արգելեայ pour prétérit, au verbe արգելի tandis qu’il faut արգելի, արգել, c’est encore là un énorme barbarisme.

Je ne poursuivrai pas plus loin cet examen ; je n’aurais rien de plus favorable à dire du singulier épilogue qui termine cet opuscule, et dans lequel l’auteur prétend avec le même style exhorter la nation arménienne à étudier sa langue littérale. Pour sûr, si notre nation n’avait pas d’autre modèle, elle pourrait encore longtems rester dans la barbarie.

Toutes les méprises que j’ai relevées sont des fautes d’enfans ou de nourrices, un médiocre écolier même ne les commettrait pas ; elles suffiront, je pense, pour faire voir avec quelle défiance les savans européens doivent recevoir une grammaire arménienne produite par le professeur qui en a contracté l’habitude.

Je viens maintenant à ce dernier ouvrage. Outre les fautes contraires à la grammaire et à la logique, que j’ai déjà signalées dans mes précédentes observations, on trouve encore dans ce livre des particularités d’un autre genre ; je veux parler d’une multitude de suppositions, de détails et de faits imaginaires, semblables à ceux qu’il a débités dans les ouvrages historiques qu’il a publiés en français. Plus d’un géographe, d’un historien, d’un philologue, ont déjà été dupes de ces récits controuvés. Il est donc utile d’en avertir les savans, qui ne peuvent pas eux-mêmes consulter les sources, pour qu’ils ne se livrent pas à une crédulité funeste, en répétant des choses dont rien ne garantit la certitude. La littérature ar-