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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/315

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à-peu-près semblable : M. Cirbied parle de divers mots terminés en ան, անի, եակ, եան, ական, իկ, ոտի, qu’il croit être des formes du pluriel, tandis que ce sont des mots collectifs au singulier, susceptibles de recevoir les véritables marques caractéristiques du pluriel.

Il n’est presque pas une page où on ne trouve des barbarismes ou des expressions forgées, qui ne sont que des travestissemens de divers termes grammaticaux, qui n’ont pas d’équivalens dans notre langue. նախդիրք par exemple ne signifie pas article ; il n’y a pas d’article en arménien, et ce mot désigne les prépositions ou particules destinées à indiquer les cas. Ensuite on ne peut l’employer au pluriel comme dans l’exemple cité. La phrase անուղղադի և կամ խոտորնակ հոլովք contient deux de ces expressions forgées, dont l’une au moins est tout-à-fait impropre, etc., etc.

Je n’ai pas l’intention de pousser plus loin cet examen du livre de M. Cirbied ; je réserve seulement un certain nombre d’observations, qui me fourniront encore la matière d’une autre lettre. Je pense que tous les détails dans lesquels je suis entré suffiront pour que tout lecteur impartial puisse apprécier à sa juste valeur la nouvelle grammaire arménienne, et je me félicite d’avoir pu trouver un Journal où il soit possible de dire la vérité sur les productions littéraires ; ce qui n’est pas très-facile en France, où les