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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/373

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entre eux et dit : Voilà de l’eau, la raison de cette impertinence se voit dans la forme du caractère chouï.

En voila assez sur ces puérilités dont je n’aurais jamais dit un seul mot, s’il ne s’était présenté une occasion d’en parler une fois pour n’y revenir jamais. Ces allusions à la forme des caractères n’ont aucun sel pour nous, et il est même difficile de les faire bien comprendre ; sans cela, j’aurais pu en offrir de moins insignifiantes. Les Chinois ont aussi des énigmes proprement dites, dans lesquelles il entre un peu plus d’invention. Ce sont des définitions qu’on laisse incomplètes à dessein pour que le lecteur puisse suppléer ce qui y manque. Par exemple : qu’est-ce qui distingue clairement la succession des affaires, et qui se souvient fidèlement des paroles des hommes ? — L’histoire. — Qu’est-ce qui suit un homme à cent lieues, habite avec lui —, n’a besoin ni de thé, ni de riz, ni de fleurs, ne craint ni l’eau, ni le feu, ni les armes, et disparaît quand le soleil est couché ? — L’ombre. — Qu’est-ce qui est tourné vers le nord quand vous regardez vers le Midi, qui s’afflige et se réjouit avec vous ? — Un miroir, etc. Les plus difficiles parmi ces bagatelles, sont celles où l’on fait entrer des allusions à des traditions ou à des anecdotes peu connues, ou bien des substitutions de mots homophones. Ce sont les turlupinades du XVII siècle et les calembours du XIX siècle. Les Chinois ont de ces recueils, comme ils en ont d’Ana, de Rébus, de Quolibets, et de mille autres sortes de futilités. Sur ce point même, ils peuvent soutenir la comparaison avec les Européens.