Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 2, tome 15.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
JOURNAL ASIATIQUE.

le baume[1]. Or, on sait que cet arbrisseau précieux croissait jadis dans le pays de Galaad, à l’orient du Jourdain et de la mer Morte.

Décrivant ailleurs l’extrémité septentrionale de la mer Rouge, il atteste[2] que, vis-à-vis d’une île appelée l’île des Phoques, était un promontoire qui regardait Pétra d’Arabie et la Palestine. Il ajoute que les rives du golfe Élanitique de la mer Rouge étaient bordés de bourgs habités par les Arabes nabatéens, et que ceux-ci s’étendaient également assez loin dans les terres[3].

Antigone ayant résolu de porter la guerre[4] chez les Nabatéens, Athénée, son général, partit de l’Idumée et arriva, dans l’espace de trois jours et trois nuits, sous les murs de Pétra, dont il s’empara par surprise, mais qui, bientôt après, lui fut enlevée par les Nabatéens. Démétrius, fils d’Antigone, voulant venger la défaite d’Athénée, s’avança durant trois jours dans des déserts qui n’offraient aucune route frayée et se présenta devant Pétra, qu’il croyait emporter d’un coup de main. Mais, voyant qu’il était attendu, que les Nabatéens avaient eu le temps de mettre en sûreté leurs richesses, et que le siège d’un rocher aussi escarpé offrait peu de chances de succès, il écouta des propositions d’accommodement et reprit le chemin de la Syrie ; après une marche de trois cents stades il arriva sur les bords du lac Asphaltite.

  1. Biblioth. histor. tom. II, pag. 140, et tom. VIII, pag. 420.
  2. Ib., tom. II, pag. 283.
  3. Ib., pag. 285.
  4. Ib., lib. xix, cap. 95, 96 ; tom. II, pag. 411 et suiv.