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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/193

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NOUVELLES ET MÉLANGES.

note 3 de la page 117, note 7 de la page 131, etc. Sergis est bien l’auteur de ces notes, car il insère dans un de ses vers, 1984, les mots : ܕܠܘܬ ܡܕܡ ܗܿܝ ܕܦܪܘܣܛܝ qui ne sont autre chose que la glose de BB. : ܕܦܪܘܣܛܝ ܗܿܝ ܕܠܘܬ « πρὸς τι a le sens de vers quelque chose ».

Les mots grecs que l’on trouve en quantité dans les lexiques forment une des richesses poétiques de Sergis.

Grâce à ses notes explicatives, cet auteur ne craint point l’embarras que pourrait causer au lecteur un double sens qu’il attribue à un même mot : ainsi ܐܸܬܚܠܸܠ, v. 2289, a le sens de « se réjouir » ; il est dérivé de ܚܠܘܠܐ « repas de noces » ; mais, v. 2397, il signifie « être détaché », d’après ܚܘܠܐ « ce qui est licite, libre ».

Dans le dernier chant figure toute une série d’adverbes de la manière, avec la terminaison ܐܝܬ accolée à quantité de noms, et notamment à des noms propres bibliques.

Si nous avons insisté, peut-être longuement, sur le caractère artificiel de cette composition, nous l’avons fait dans un double but. D’abord pour montrer qu’elle n’a pu être composée avant le xe siècle, à la fin duquel vivait Bar Bahloul ; elle appartient certainement à une époque où le syriaque n’était plus qu’une langue littéraire. Sa date est vraisemblablement plus basse encore : Sergis était originaire de l’Adherbaidjân, or il n’est pas fait mention de nestoriens dans ce pays, avant le xiie ou même peut-être le xiiie siècle. En second lieu, nous avons cherché à indiquer dans quelle mesure cette publication devait être utilisée pour les dictionnaires syriaques en cours de publication.

Abstraction faite des mots de pure fantaisie, le lexicographe recueillera dans cette publication d’utiles matériaux. Nombre de mots qui n’étaient connus que par les lexiques orientaux et que l’on pouvait tenir pour des termes vulgaires reçoivent une consécration littéraire. D’autres sont nouveaux, mais de bon aloi. Tel est peut-être ܓܼܿܘܚܵܐ tombeau », v. 1582[1] qui ne

  1. Ce mot est écrit ܓܵܘܚܹܐ ; le mètre exigerait un mot de trois syl-